Retour de Timadeuc. Chacun écrira… !
Moi je me contenterais de rajouter que ces deux jours à Timedeuc m’ont plongé dans un profond questionnement sur ces hommes silencieux, qui consacrent leur vie et leur existence entière à Dieu. Ils émanent une fascinante beauté qui n’a rien à voir avec ce que l’on entend par ce mot dans notre monde à nous. Sortis du silence de la nuit, lentement, ils s’immobilisent devant leurs stalles.
Est-ce cela le chant des anges ?
Débute alors un hymne à la Gloire du Seigneur. Leurs voies s’harmonisent, s’élèvent, se mêlent et se démêlent, psalmodient, reprennent avant de mourir dans le même souffle. Puis synchronisés, ils s’inclinent vers le sol, infiniment, et rendent grâce. Alors, le silence gagne à nouveau, un silence si porteur qu’on voudrait qu’il dure et dure encore tant est intense ce « Plus près de toi, Mon Dieu… ». Il y a l’ancêtre, immobilisé contre la colonne de pierre par l’arthrose, et qu’on voudrait soutenir ; cet autre vieux, tout courbé par un dos en parfait angle droit, et qui marche avec hésitation ; ce troisième, plus jeune et en fauteuil roulant, puis celui qui claudique, pied-bot, les mains déformées ; il y a ce noir au regard baissé contrastant singulièrement avec sa bure si claire, et dont on se questionne inévitablement sur ce choix , et celui d’avoir quitté les rivages qui l’ont vu naître ; ou bien le plus jeune de tous, à barbe rousse qui, dans sa lecture du Livre, au coeur de la nef, dénoue lentement chaque syllabe pour que nous en comprenions bien le message. Il y a cette face souriante a très longue barbe blanche, tellement longue qu’on la croirait sortie d’un portrait à la plume de Dürer, qui célébrera l’office, et que transporte une évidente inspiration ; fermant fratrie, il y a enfin l’Abbé, que rien ne distinguerait des autres, sinon sa croix pectorale et son gros anneau d’or.
Il y a surtout ce lieu, un lieu d’évidence habité, avec ses longues colonnes de granit qui pointent vers le ciel, un lieu grandiose, strict et sévère comme le message de Bernard, un lieu qui prend tout son sens dans la nuit débutante où nous sommes plongés lorsque le Salve Regina monte de l’obscurité des voutes vers Marie à l’enfant, statufiée, polychromée et en aura, comme une assomption.
Timadeuc ! Un lieu où s’écoute le Silence !

B.

Retrouver la retraite à Timadeuc sur les autres blogs de l’Ouest :

L’article du blog de Rennes

L’article du blog du Finistère