Que faire pour se remettre d’une 14ème place de la France à l’Eurovision la veille au soir ? Une seule solution : s’en aller loin, loin, vers les monts vendéens, se balader et célébrer la mémoire de Clémenceau ! Et c’est ainsi qu’une poignée de nantodéjistes sommes partis à l’appel de Steve pour une journée à Mouilleron-en- Pareds. Les prévisions météo annonçaient qu’il allait pleuvoir des chats et des chiens (« raining cats and dogs » as the english people use to say). Il n’en fut heureusement rien ; sacrés farceurs ces prévisionnistes ! Le soleil s’est même pour une partie de cache-cache avec les nuages.
D&J oblige, nous sommes arrivés au lieu de rendez-vous au moment même où les cloches sonnaient la messe dominicale ! Mais il nous a tout de même fallut attendre a piece of time pour voir apparaître notre guide du jour. Une courte nuit festive et endiablée fut l’excuse avancée. Salutations faites, inspirés par un certain Don Quichotte, nous voilà partis par monts et par vaux vendéens à la chasse aux moulins à vents. Jusqu’à présent nous pensions, aux dires d’un déjiste local, qu’ici ils ne chassaient que les lumas… En cette matinée, point de lumas dans nos besaces mais au détour d’un chemin creux, nous croisons trois géants. Plantés là-haut ils attendaient le vent qui jadis faisait tourner leurs ailes. L’occasion d’un p’tit hommage musical à Michel Legrand et ces « moulins de mon cœur ». Dans le lointain, en haut de ce belvédère, nous cherchons du regard le Mont des Alouettes, l’archange doré de St Michel Mont Mercure,… Pour accompagner ces moulins et peut-être, qui sait, les protéger eux et leurs meuniers d’une possible foudre divine, nous découvrons non loin de ce trio une chapelle en forme… de moulin !
Cette escapade bucolique parsemée de fleurs roses, jaunes, blanches ou bleues s’achève : it’s time for lunch. La météo nous ayant à tort dissuadés d’apporter nos victuailles pour un pique-nique champêtre, Steve nous guide vers un english pub dans lequel il a ses entrées. « Le Clémenceau » : drôle de nom pour un pub anglais ! Mais l’humour anglais est parfois indécodable ; isn’t it ? Nos hôtes nous accueillent avec un petit accent exquis. Aux tables voisines comme au comptoir se mêlent joyeusement les langues anglaises et françaises. Il ne manquait plus que le breton mais Dominique du groupe de Rennes avait oublié de le mettre dans sa valise. Au mur, une cible pour jeux de fléchettes nous suggère une partie de darts. Dans la sono, des chansons pop bercent les conversations. Un vrai voyage immobile en perfide Albion. Notre sunday lunch sera very british avec son rôti accompagné de vegetables nappés ou pas d’une sauce brune. En dessert il était possible de se délecter d’un cheese cake au citron ou d’un ice cream sundae aux parfums de vanille, banane, caramel et chantilly. Au menu de nos conversations : les coutumes de la vie outre-manche, nos vies LGBT, la vie du groupe et bien d’autres sujets encore… Nous nous pausons parfois un instant pour une explication linguistique afin de ne pas perdre Ramin dans le flot de nos échanges.
Les cafés bus, il est déjà temps pour un groupe de partir non loin de là au musée se cultiver sur la vie d’un des héros local et national : Georges Clémenceau. (L’autre héros étant le maréchal de Lattre). Un Georges qui plut tant à Annette, qu’elle rentra du musée avec une biographie dépassant les 1000 pages ! Good luck lady Annette !
L’autre groupe, dissident, désireux d’aller se dégourdir les gambettes, s’en est allé au fil des chemins avoisinants saluant vaches, moutons et cruciata laevipes. Cette dernière étant, comme chacun sait (et surtout comme l’application mobile de Pierre-Hugues nous l’a expliqué) une jolie fleur jaune au parfum de miel et hermaphrodite. Appelée aussi croisette velue ; c’était la fleur à rencontrer en pleine période de festival cannois !
Five o’clock sonnant au clocher de l’église, nous voilà de retour au pub pour partager, tradition dominicale anglaise oblige, un cream cake (scone aux raisins nappé de confiture aux fraises et de crème fouettée) accompagné d’une cup of tea or coffee. Après avoir encore conversé a piece of minutes, nos estomacs anglicisés à souhait, chacun rentra at home avec, aux lèvres, le goût d’une jolie journée printanière vendéenne made in england. La pluie ne nous rattrapera que sur le chemin du retour sans qu’aucun chat ou chien ne tombent du ciel.
What a nice sunny Sunday !

Téo