C‘est par un beau matin d’hiver du 11 janvier de l’an de grâce 2020  en la seigneurerie de Monterno que David et Jonathan ont rencontré  Des Ils et des Elles.
Par ce beau matin d’hiver s’en vinrent en notre seigneurie de Monterno, maints marauds de Bretagne et bourgeois de Nantes pour festoyer autour de galettes et de crêpes par nos soins préparés et cidre qu’un voisin nôtre avait tiré de belles barriques pour esbaudir et réjouir les gosiers de nos hôtes.
La seigneurie de Monterno rattachée par lien héraldique à très ancienne et noble famille d’Aboville qui donna naguère à la France hardi navigateur Gérard, fut rattachée jadis à son manoir de Berric par mystérieux souterrain lui permettant en fin du siècle XVIIIème d’échapper à la piétaille révolutionnaire. L’histoire veut qu’un trésor y fut enfoui qu’hélas malgré maints efforts nous ne parvînmes jamais à exhumer.
C’est donc dans la grande salle de notre manoir que deux tablées face à ample et haute cheminée furent dressées pour réunir bretons de Des Ils et des Elles et nantais de David et Jonathan, deux associations ayant pour caractéristique un attachement honteux à la luxure antiphysique, sodomite et gomorrhéenne. Ce fut première rencontre au sommet entre ces deux associations auxquelles avons faiblesse d’appartenir tous deux, l’une plus portée vers plaisirs de la table et de la randonnée, l’autre vers les choses de l’esprit et de l’idolâtrie chrétienne. Cette rencontre au sommet avait été amorcée par visite du musée des beaux-arts de Nantes savamment organisée par l’illustre sieur Bernard dont la notoriété de guide dépasse nos deux provinces et qui avait déjà réuni naguère nobles membres des deux entités.
Notre valetaille étant ce jour absente nos hôtes voulurent bien s’activer aux cuisines et à la table allégeant ainsi un fardeau si doux déjà du plaisir de recevoir si gentes dames et gentils seigneurs. Tout s’organisa donc au mieux autour de ces agapes et du plaisir de la conversation. Certaines retrouvèrent connaissances perdues de vue, d’autres se découvrir affinités entre gens de monde différends mais gens du monde tout de même. Dans joyeux climat de belle et franche humeur les deux associations se firent maints serments de se revoir et de de se découvrir encore.
Le repas terminé fut organisé promenade digestive le long de la côte que borde le grand océan que l’on dit Atlante au lieudit Kervoyal, paroisse de Damgan, les unes musardant, ramassant coquillages et galets, engageant plaisirs de la conversation avec jouvenceau de passage au grand ébaudissement des seigneurs présents, les autres capturant les paysages en de mystérieux appareils, d’autres risquant un orteil chaussé dans la mer ou encore d’enquérant du passé de la province sur panneaux descriptifs.
Puis chacun s’en vint vaquer à ses occupations en sa province respective non sans s’être juré de se revoir et de s’aimer pour la vie.
Certaines et certain cependant non las de notre gente compagnie nous demandèrent hospitalité pour la nuit en notre seigneurerie qui n’avait jamais reçue hôtes plus illustres !

Pierre seigneur de Monterno