Les expos reprennent ! Au Grand Palais, à Orsay avec le Nantais Tissot qui nous plonge dans
la haute société Victorienne, ses crinolines et ses ombrelles japonisantes, ses couples un peu
mièvres qui se complaisent sur des ponts de bateaux de guerre en temps de Paix, bref, des expos
où le gratin parisien retrouve le goût des queues masquées.
Car l’année est aux masques ! Certes une mode que nous espérons passagère, une mode
qui embue les lunettes, gène le dialogue et fait ricaner les imams. Si d’aventure cet objet avait votre
sympathie, je vous suggère une expo à ne pas manquer, une expo sur le thème du masque, une
expo infiniment plus intimiste que toutes celles de Paris : l’exposition masquée de Madeleine.
Cette visite, privée, se prend su rendez-vous au préalable. Elle est gratuite et personnalisée,
se déroule avec ou sans masque médicalisé, c’est selon ; une visite pour privilégiés en somme car
guidée par l’hôtesse du lieu, dont l’immense culture n’est plus à faire. Et le masque vénitien est le
jardin secret de cette déesse solitaire à la voix basse, qui apprécie l’anonymat des masques, ici de
Venise. Voir sans être vu ! Et derrière un masque, tout peut se dire ! Je ne vous en dis donc pas plus,
mais vous conseille cette originale exposition murale, graffitis faciaux, Casanova travesti en espion,
paillettes et plumeries, faces fardées et autres loups carnavalesques digne de la Commedia Del
Arte.
Passé le mur, c’est un autre monde, moins tourbillonnant et festif, plus profond et
silencieux. La suite de cette exposition sur le thème de la complicité de formes et d’esprit entre
mandalas et roses gothiques pourrait, à première vue, étonner. Alternent l’éventail polychromé
infini des symboles religieux asiatiques où surgissent en cercles concentriques les sept couleurs du
drapeau LGBT, une mise en parallèle étonnante avec quelques une des plus belles roses de nos
cathédrales ou de nos jardins. Car ici tout se mêle, s’emmêle et s’entremêle : architecture
chrétienne, botanique, symboles bouddhistes laissant parfois transparaitre le yin et le yang ou
même le triskèle breton, tout dans cette confrontation improbable, nous tire vers la même
humanité du disque solaire fondateur.
Flamboyante ! Ne manquez pas cette surprenante exposition estivale chez notre amie
Madeleine. C’est à Rezé, en haut de sa tour d’ivoire !

B.