J‘ai rarement été aussi partagé à la lecture d’un roman. passons sur les afféteries de style (accumulation de mots vieillis, inusités, ou de termes médicaux ou scientifiques à croire que l’auteur a écrit son livre un dictionnaire de synonymes à portée de main) et sur les longueurs, mais l’auteur se prend visiblement tantôt pour le Zola de Nana ou du Ventre de Paris, tantôt pour le marquis de Sade (mais ici aussi un abus de détails scabreux, peu ragoutants ou franchement dégoutants est difficile à digérer!) tantôt pour Balzac pour raconter l’histoire de Gaspard ce jeune Rastignac de l’homosexualité, garçon porcher de Quimper monté à Paris et de son ascension sociale. Mais il faut aussi passer sur les invraisemblances et celle de base qui ne nous explique que par de vagues allusions à « un vieil instituteur » (sans doute de l’école laïque et obligatoire !), le fait qu’en plein XVIIIème siècle un porcher dont la langue vernaculaire devrait être un des dialectes du breton voir un patois de cette langue (mon grand-père se moquait de ma grand-mère qui « ne parlait correctement ni le français, ni le breton » ayant quitté l’école à 12 ans pour garder les vaches, mais c’était au XXème siècle) sache parler, lire et écrire le Français. Si l’on passe sur tout cela on peut se laisser prendre à l’histoire et à cet étrange et tragique destin, mais il faut bien avouer que cela fait beaucoup à pardonner, n’est pas Zola, Balzac ou Sade qui veut !

Pierre