L‘hypnose se présente comme une thérapie brève orientée vers une solution (il ne s’agit pas de l’hypnose-spectacle : « Dormez, je le veux » agissant sur un sujet contre sa volonté.)

   L’état d’hypnose est en fait un état naturel que nous expérimentons sans le savoir dans notre vie de tous les jours, par exemple lors d’une conduite machinale sur autoroute, permettant l’évasion mentale, ou bien le temps d’une immersion dans une autre réalité, celle d’un livre , d’un film, dans une parenthèse coupée du présent.

   Ces états intermédiaires qui nous permettent d’être à la fois ici et ailleurs, relèvent de la « transe hypnotique » ou « état de conscience modifié ».


Le but de l’hypnose (ou de l’auto-hypnose) est de recréer cet état en l’amplifiant pour permettre d’avoir accès à l’inconscient qui gère, à sa façon, la situation ; l’inconscient étant cette mémoire interne qui a tout enregistré depuis le début de notre existence : émotions, pensées, apprentissages, en dehors du conscient.
L’hypnose intervient lorsque ces comportements deviennent inappropriés et lorsque la volonté ne suffit pas pour les changer.
L’état d’hypnose va permettre d’accéder à cet espace où tout peut se jouer.

Prenons l’exemple de la douleur physique. On sait sans doute depuis longtemps, mais on expérimente scientifiquement depuis peu, que le cerveau (le « mental ») peut être utilisé pour agir sur le corps (Cf. les sportifs qui améliorent ainsi leurs performances).

   L’imagerie médicale a permis d’observer que l’état cérébral hypnotique active spécifiquement des zones impliquées dans la douleur et certaines perceptions sensorielles. Le ressenti désagréable peut être ainsi modifié en dissociant ses composants sensoriels et affectifs. Tout le monde a fait l’expérience d’une douleur physique majorée par le stress ou minorée dans un contexte stimulant ou bienveillant.
Ainsi et à l’extrême, on peut opérer sans douleur et sous hypnose des personnes coupées mentalement de l’acte opératoire, par un accompagnement de paroles apaisantes et de représentations positives (et dans le confort moral d’une anesthésie classique possible à tout moment).

   La technique, par les mots et la visualisation, induit du bien-être et fait intervenir dans ce cas, les canaux sensoriels du plaisir, en brouillant , annulant le message de la douleur. Elle tire son efficacité du fait que le cerveau ne fait pas la différence entre le vécu et l’imaginaire. Ainsi, en utilisant la bonne clé, il va être possible de déprogrammer et reprogrammer des enregistrements négatifs, perturbés ou inadaptés.

   L’auto-hypnose, utilisation par soi-même des états modifiés de conscience, va être cette clé, capable d’accéder à la source des sensations, émotions, à la mémoire, à la zone de stockage des compétences et des habitudes ainsi qu’à celle des problèmes et des symptômes. Leur ré-accès va permettre de les traiter différemment en exploitant les ressources indisponibles dans la conscience ordinaire.

   Mais utiliser la boîte à outils se travaille aussi. Comment procéder ?

Se mettre dans un état de relaxation et de méditation propice à rendre disponible le cerveau inconscient.
Identifier la problématique ou la dualité (le conscient qui veut une chose/ l’inconscient qui en veut une autre. A noter que l’inconscient n’est pas là pour nous pourrir la vie, mais que dans une intention positive, il maintient le problème pour préserver tant bien que mal, une forme d’équilibre)

   Déterminer alors le vrai besoin, l’objectif.

Dialoguer avec cette partie de l’inconscient (qui nous veut du bien tout en faisant mal) pour trouver de nouvelles stratégies.

   En quels termes?

   1La suggestion verbale

   En étant précis et positif dans les formulations . Un seul problème à la fois et jamais sous la forme négative (l’inconscient qui, paraît-il, a la compréhension d’un enfant de 7 ans) ne peut entendre la négation. Ne dites pas: « Je ne veux plus fumer » mais : « Je veux me débarrasser du tabac »., le tout au présent permanent et en utilisant des mots liés aux émotions positives: plaisir, joie, sérénité, harmonie, équilibre, et ce, dans une dynamique de progrès : « de plus en plus », de « jour en jour ».

   2La visualisation créatrice

   Cette technique s’utilise surtout quand on veut avoir un impact sur le corps et les émotions: guérir d’une maladie, affronter une situation complexe. Elle porte sur tous nos sens, c’est pourquoi dans toute représentation, l’aspect visuel doit être complété par l’auditif, l’olfactif et le sens du toucher jusqu’à faire ressentir les manifestations physiques de la visualisation.

   Le cerveau ne doit pas faire de différence entre le réel et l’exercice. Ainsi conditionné par cet ancrage positif, il devient plus à même de se conformer au scénario prévu (la réussite), s’il est vrai que par un effet d’aimant, on attire à soi tout ce à quoi on dédie son attention ( « L »univers ne répond pas à ce que nous disons, mais à ce que nous ressentons » ou plus simplement: « Souriez, la vie vous sourira »)

   Doux rêve ? utopie ?

   C’est ce que pensent les détracteurs de la pensée positive, lui reprochant d’être inefficace, voire contre-productive: le fait de s’exposer constamment à un monde idéal diminuerait la résistance à la réalité brute. Mieux vaudrait imaginer, en toute conscience, le pire scénario, soit une visualisation négative préparant aux difficultés potentielles.

   Alors que faire?

   Raison garder en trouvant la voie moyenne, celle du bon sens pouvant combiner les deux stratégies. A partir d’un objectif positif (1) mais raisonnable (2), prendre en compte tous les obstacles possibles (2) en anticipant les manières optimales (1) de réagir.
   Optimisme non pas naïf, mais lucide et actif.
La belle phrase d’Oscar Wilde: « Visez toujours la lune, si vous la manquez, vous atterrirez dans les étoiles » se comprend dans une vision d’artiste mais ne doit pas faire oublier le principe de réalité (qui, lui, l’a bien rattrapé…)

Madeleine (collecte et synthèse)