Parenthèse estivale

   Rares sont les films qui abordent le Genre avec autant de subtilité.
   Tomboy est un film qui navigue le temps d’un été entre chronique sociale, conte et thriller. Chronique sociale parlant des différences, d’une Différence à oser vivre, à faire accepter. Conte où il serait une fois un néo-garçon tombant amoureux d’une jolie princesse. Thriller enfin car il sait, elle sait, nous savons qu’à la seconde où Laure répond s’appeler Michaël, chronique et conte peuvent imploser et virer au cauchemar.
   Ce film ne juge pas, n’analyse pas, ne théorise pas sur le Genre. Le spectateur se trouve complice de Mickaël, impuissant devant l’avancée vers la fin de l’été. De jeux en jeux, de « mensonges » en travestissement, de « bricolages » en apprentis baisers, Mickaël ose vivre même s’il sait que sa supercherie sera inévitablement découverte.
   Est-ce un profond sentiment masculin intérieur prologue d’une future transidentité ou un simple jeu d’enfant ? Le spectateur reste libre. Jamais le film ne l’expliquera parce qu’il n’y a rien à expliquer à hauteur d’enfant. Mickaël va juste essayer d’exister l’instant de cette parenthèse estivale enchantée.
   Quand la parenthèse explosera, la peur du jugement des voisins deviendra moteur dans l’attitude hostile de la mère envers sa fille, son fils,… Les enfants feront aussi acte de violences à la découverte d’une « certaine vérité » du héros.
   La fin de l’été va sonner la fin de la récréation identitaire. La norme a gagné la première manche. Gagnera-t-elle la seconde à l’adolescence ? Si seconde manche il y a…

Téo